...pour un peu de Dschinghis Khan avec une fausse traduction!
2009-09-22
2009-09-15
Digne de RBO
Je reçois mon publi-sac ce soir en arrivant de travailler.
Sur le sac même, on voit une grosse pub:
Euh... ok... le type est analphabète, il ne sait pas lire... mais vous lui écrivez un message pour lui dire de vous contacter?
Sur le sac même, on voit une grosse pub:
N'ayez pas peur des mots, appelez-nous!
La ligne Info-Alpha, 1 800 361-9142
Fondation pour l'alphabétisation
Euh... ok... le type est analphabète, il ne sait pas lire... mais vous lui écrivez un message pour lui dire de vous contacter?
2009-09-10
Lettre ouverte à Réjean Tremblay
Cher Réjean,
Ce matin, vous avez écrit un article incendiaire dans La Presse. Vous me permettez d'y répondre? Non? Pas grave, je le fais pareil.
Bien à vous,
Monsieur M.
---Un mépris évident envers les joueurs francophones---
(mes commentaires en italique dans le texte originale)
Les trois frères Molson et leurs associés sont maintenant les propriétaires du Canadien de Montréal, une ancienne grande équipe et un excellent contenu pour la télévision sportive.
On connaîtra les détails de la transaction ce matin lors d'une conférence de presse. Il se peut que George Gillett lui-même transmette le flambeau de son bras meurtri.
Le Canadien, sous la propriété de Gillett, est devenu une formidable pompe à fric. Mais l'équipe n'est guère meilleure qu'à son arrivée et surtout, elle est dramatiquement loin de sa grande base de partisans dans le Québec que les médias de Montréal se font un devoir d'ignorer.
Guère meilleure? C'est discutable. À l'arrivée de Gillett, les meilleurs marqueurs de l'équipe étaient Saku Koivu et Oleg Petrov avec 47 points pour l'ensemble de la saison 2000-2001. L'équipe avait fini avec un ronflant total de -182. Même avec la saison difficile de l'an passé, c'était nettement mieux que ça. Et cette équipe a quand même fini au premier rang il y a deux ans.
Il y a quatre ou cinq millions de francophones au Québec qui ne parlent pas couramment l'anglais et qui le comprennent mal. Évidemment, pour les intellos des médias électroniques à la solde du Canadien, ces cinq millions de Québécois font partie d'une race d'arriérés.
Quatre ou cinq millions? Lequel des deux? Si on arrondit la population à 7 millions, entre 4 et 5 il y a près de 15% d'écart, ce qui est une fraction non négligeable. Quelles sont vos sources pour affirmer cette valeur? Et considérant qu'une bonne partie de cette population a eu des cours d'anglais obligatoires au primaire et au secondaire, c'est troublant de penser que selon vos chiffres seuls deux québécois sur sept ont retenu de quoi.
Soixante millions de Français ne parlent pas l'anglais, 70 millions d'Allemands ne le parlent pas non plus. Sans parler des Espagnols ou des Italiens. Ou des Chinois ou des Japonais. Ils ne sont pas arriérés, ils parlent leur langue nationale. Comme des gens normaux le font. Si, en plus, on peut ajouter l'anglais, l'espagnol ou le mandarin à sa culture, c'est évidemment un atout. Mais dans les faits, une société normale parle sa langue nationale.
Encore là, d'où viennent vos chiffres sur les Français ou les Allemands? J'aimerais connaître vos sources, ne serait-ce que par curiosité intellectuelle; j'aime bien voir ce genre de données démographiques pour d'autres pays. Reste que je vois mal l'utilité de votre comparaison entre ces différents pays; la réalité de la Chine et la réalité du Québec ne sont pas les mêmes; toute comparaison me semble un peu douteuse. Ceci dit, je suis entièrement d'accord avec vous sur un point: une société normale parle sa langue nationale. Mais en quoi est-ce que regarder les joueurs impliqués dans une partie de hockey touche la langue nationale? Quel est le lien de cause à effet? Est-ce qu'un joueur va être moins bon sur la glace car il ne parle que le tchèque?
Pendant les 95 premières années de son histoire, le Canadien a respecté sa clientèle canadienne-française, comme on le disait à l'époque. Depuis quelques années, le mépris est évident. Les arriérés de Roberval, de Québec, de Rimouski ou de Rouyn-Noranda n'ont pas à comprendre leurs joueurs favoris, ils ont tout juste à acheter les gadgets qu'on leur vend le triple de leur valeur. Peter Boivin et Ray Lalonde l'ont décidé.
Encore là, la comparaison entre la réalité des années 20 et 30 et la réalité actuelle est assez difficile à faire. Les deux contextes historiques sont complètement différents. Tout le principe des médias de masse et du marketing sauvage qui vient avec n'était même pas un rêve fou il y a cinquante ans... Pour ce qui est de comprendre les joueurs favoris, malheureusement c'est de moins en moins un critère. La grande majorité des joueurs s'en tiennent maintenant à une ligne de parti bien gentille et bien droite. Qu'ils le disent en français, en anglais ou en bantou, ils vont tous dire la même chose alors le principe même de l'entrevue "à chaud" devient de plus en plus désuet. Ajoutons à ça la quantité remarquable de journalistes couvrant un match du Canadien et on peut être assurée que dans la demi-heure suivant une entrevue elle est traduite partout sur le web.
J'espère que les frères Molson savent lire et compter. Ils vont lire les noms de Lapierre, Latendresse et Laraque et ils vont compter jusqu'à trois. Ils sauront qu'eux, les fils d'une grande famille québécoise, sont les propriétaires d'une équipe ordinaire qui ne compte plus que deux grenouilles et demie, puisque le gros Georges ne jouera qu'une quarantaine de matchs.
Équipe ordinaire, ça reste à prouver. Vous conviendrez que l'alignement a été passablement modifié cet été. Personnellement, j'attendrais au moins de voir quelques parties avant de juger de la valeur de l'équipe sur la glace. La vraie question, celle qu'aucun journaliste sportif n'est capable de poser, c'est "Est-ce que cette équipe va en être une?". C'est ça qui compte le plus mais curieusement, seul Pierre Foglia semble être capable de la poser. L'histoire est pleine d'exemples d'équipes qui n'étaient pas les plus talentueuses mais qui ont gagné car elles formaient justement une Équipe avec un grand É.
J'ai passé l'été à parcourir le Québec des arriérés. Je suis allé en Abitibi, je suis allé au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Dans l'Outaouais. À Québec. Je peux rassurer les frères Molson, les Québécois aiment toujours leurs Canadiens. Mais ils ont de la peine, certains sont en colère et surtout, ils ne comprennent pas. À quoi rime cette éradication des francophones de leur équipe? Pourquoi tenter de les faire disparaître? Pourquoi avoir tant négligé de labourer et de sarcler le terreau du Québec pour y dénicher les jeunes joueurs qui auraient pu constituer la relève?
Éradication? Le mot est fort. Un peu plus et on parle de génocide. Ça sera probablement dans un mois j'imagine. Des francophones qui ont quitté cet été, seul Tanguay s'est trouvé un emploi. Dandenault est seulement à l'essai, alors que Bouillon, Brisebois et Denis sont toujours en attente d'un appel. J'ose poser une question délicate: "coudonc, nos francophones ont eu de belles carrières mais peut-être qu'ils ne sont plus à la hauteur?". J'ai toujours adoré Francis Bouillon, il a le coeur gros comme le Centre Bell, mais son style de jeu l'a usé... Jouer de façon physique sans jamais avoir peur comme il le fait à sa grosseur, ça fait des ravages sur un corps. Donc, pour une raison ou pour une autre, ils ont quitté. Maintenant, qui étaient les francophones de talent disponibles cet été pour les remplacer? Quels francophones disponibles valaient Gomez, Gionta, Camalleri?
Pourquoi ce comportement abominable envers les entraîneurs francophones qu'on a littéralement bannis des postes à Hamilton et avec le Canadien? Comme par hasard, c'est depuis que l'équipe a été mise en vente que Bob Gainey a redécouvert quelques grenouilles pour son organisation. Maudit gros hasard!
Depuis l'arrivée de Gillett, à l'exception du bref intermède Bob Gainey, les entraîneurs du CH ont été Alain Vigneault, Michel Therrien, Claude Julien, Guy Carbonneau et Jacques Martin. Et l'entraîneur du club école est Guy Boucher. Je crois que tous ces gens seront amèrement déçus d'apprendre qu'ils ne sont pas des francophones.
Les frères Molson ne sont pas obligés de se tourner vers les Québécois pour des raisons politiques. Ni pour des raisons culturelles. Mais ils doivent savoir profiter de la situation unique de Montréal et du Québec en Amérique du Nord pour redonner une grande équipe aux fans. Seuls le Québec et Montréal permettent de bâtir une équipe en se servant du lien privilégié entre des fans et des joueurs faisant partie de la même nation. Ça n'existe nulle part ailleurs. Il n'existe pas une nation suédoise dans la région de Detroit ni une nation cubaine à Sunrise. Alors que la clientèle du Canadien est francophone, que l'histoire de l'équipe est fondée sur ce lien sacré et que le passé de l'organisation a fourni la preuve que le Canadien gagnait davantage quand les dirigeants de l'équipe savaient utiliser cette synergie puissante entre la majorité francophone et ses joueurs.
Cette situation n'est pas unique à Montréal. L'exemple le plus facile est Toronto; ne sous-estimez pas l'amour et la passion du R.O.C pour les Leafs. Il n'y a pas de nation suédoise à Détroit, mais il existe certainement une nation et une culture canadienne en Ontario. Des canadian boys qui vivent pour les Leafs, ça existe en grande quantité.
Certes, dans le passé, les dynasties francophones ont été payantes en termes de succès pour l'équipe. Mais ces dernières dynasties francophones datent des années 70, avant l'arrivée massive des européens. C'était aussi avant l'arrivée massive des médias qui épient les joueurs à la moindre occasion (on se souviendra du tristement célèbre flash dans la chambre d'hôpital de Saku Koivu ou des journalistes embusqués devant la maison de José Théodore) qui peuvent refroidir les ardeurs de joueurs à la personnalité plus discrète désirant vivre leur vie personnelle loin des yeux du public.
De toute façon, les contribuables de cette société viennent de prêter une centaine de millions aux trois frères. On pourrait au moins leur faire la politesse d'observer la vieille règle de Sam Pollock et de Serge Savard. À talent égal, on prend un francophone. Et en corollaire, on s'arrange pour ne pas échapper un seul bon franco au repêchage. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas des erreurs de parcours mais au moins, il y aura une pensée derrière les décisions.
Serge Savard est quand même celui qui dans ses dernières années a repêché successivement en première ronde Lindsay Vallis, Turner Stevenson, Brent Bilodeau, David Wilkie, Saku Koivu, Brad Brown, Terry Ryan et Matt Higgins. Ça fait beaucoup de francophones. En fait entre le moment où les joueurs européens ont commencé à arriver en plus grand nombre et entre son congédiement, donc entre 1989 et 1996, les seuls joueurs québécois ayant eu une carrière de plus de 100 parties dans la LNH ont été Patrice Brisebois, Gilbert Dionne, Yves Sarault, Sébastien Bordeleau, José Théodore, Stéphane Robidas et Mathieu Garon. 7 joueurs en 97 choix, et on s'entend pour dire que Sarault et Bordeleau n'auront jamais été de grandes vedettes. Depuis l'arrivée de Trevor Timmins en 2002-03 (en excluant les repêchages de 2008 et 2009 puisqu'aucun de ces joueurs ne pourrait avoir joué 100 parties jusqu'à maintenant), deux joueurs québécois en 42 choix ont joué plus de 100 parties: Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse. Je ne compte pas Mark Streit qui parle un excellent français mais qui n'est pas québécois. Le pourcentage est un peu plus faible, mais par contre plusieurs de ces choix sont encore d'âge junior et pourront percer l'alignement d'ici quelques années à Montréal ou ailleurs. Je pense par exemple à Mathieu Carle ou Olivier Fortier. Avec le temps, j'ai l'impression que le pourcentage de joueurs québécois ayant une carrière dépassant les quelques parties dans la LNH sera très similaire entre les deux administrations.
Et cette pensée viendra contrer les tentatives de Bob Gainey d'expatrier tous les joueurs francophones des Glorieux. Sans doute pour avoir moins de problèmes avec les médias.
Donc en enlevant les joueurs francophones on diminue la pression médiatique? Votre article est la preuve du contraire.
Dans quelques semaines, Robert Sirois, l'ancien joueur des Capitals de Washington, devenu un brillant homme d'affaires, va publier une bombe. Sirois a consacré des milliers d'heures à un travail de moine. Il a répertorié toutes les statistiques, à toutes les positions, de tous les joueurs francophones dans la Ligue nationale depuis 1970. Et les conclusions qu'on peut tirer de ces montagnes de chiffres glacent le dos.
La discrimination est absolue envers les grenouilles. Le pire, c'est que cette discrimination commence dès le midget AAA. Et que depuis quelques années, le Canadien a bêtement tourné le dos aux Québécois.
N'ayant pas vu les chiffres, je ne peux commenter. Mais comme pour vous 4 ou 5 millions c'est la même chose, je prends vos affirmations avec une certaine réserve.
Allez vérifier. Combien de joueurs francophones Bob Gainey a-t-il repêchés pendant toutes ses années à Dallas? Un autre hasard, évidemment.
Après un survol rapide, j'en voix deux. Notons que depuis son départ en 2002, les Stars n'en ont repêché aucun. Mais de toute façon, selon votre argumentation, ce n'est qu'à Montréal où il y a un lien culturel privilégié qui exige le repêchage de joueurs francophones qui vont avoir une appartenance spéciale à leur équipe, alors qu'est-ce que Dallas a à voir là-dedans?
Et puis-je vous rappeler que Robert «Bob» Sirois n'est ni un politicien ni un méchant séparatiste. Il est juste un homme intelligent qui s'est passionné pour une situation qui lui semblait anormale.
Un peu comme moi. Je ne suis pas un politicien (mais je suis un peu méchant) mais je pense être intelligent et je trouve une situation anormale: vos articles emplis d'une mauvaise foi remarquable alors j'agis en écrivant ce long texte.
Que les trois frères Molson n'achètent pas le livre de Sirois, qu'ils gardent leurs dollars pour embaucher un dépisteur à temps plein pour le Québec, je vais me charger personnellement de le leur faire parvenir.
Je peux en avoir un aussi? En tant que colon-intello-indigène-qui-achète-de-la-guenille-du-CH (en fait, mon budget hockey annuel est en bas de 40$, soit le prix d'un billet dans les bleus), je dois bien mériter ça pour voir la Lumière. Laissez-moi un commentaire sur le blog, je peux même aller le cherche à La Presse si ça vous arrange.
Le changement à venir au sein de l'organisation commence par la prise de conscience. Et quand ce sont les propriétaires qui sont conscients, tout le reste suit.
DANS LE CALEPIN - Ne venez pas me dire que le Canadien peut bien aligner 20 Chinois «pourvu qu'on gââââgne». Le hic, c'est que justement, les 18 Chinois en place ne gagnent pas. Les vrais héros de cette organisation sont Boivin et Lalonde, ceux qui vendent la guenille aux passionnés.
Avant de prétendre que les chinois en place ne gagnent pas, il faudrait attendre que la saison commence, non? L'équipe est complètement différente de l'an passé... c'est d'ailleurs là la source de votre article, elle a tellement changé qu'il n'y a plus assez de francophones à votre goût!
Ce matin, vous avez écrit un article incendiaire dans La Presse. Vous me permettez d'y répondre? Non? Pas grave, je le fais pareil.
Bien à vous,
Monsieur M.
---Un mépris évident envers les joueurs francophones---
(mes commentaires en italique dans le texte originale)
Les trois frères Molson et leurs associés sont maintenant les propriétaires du Canadien de Montréal, une ancienne grande équipe et un excellent contenu pour la télévision sportive.
On connaîtra les détails de la transaction ce matin lors d'une conférence de presse. Il se peut que George Gillett lui-même transmette le flambeau de son bras meurtri.
Le Canadien, sous la propriété de Gillett, est devenu une formidable pompe à fric. Mais l'équipe n'est guère meilleure qu'à son arrivée et surtout, elle est dramatiquement loin de sa grande base de partisans dans le Québec que les médias de Montréal se font un devoir d'ignorer.
Guère meilleure? C'est discutable. À l'arrivée de Gillett, les meilleurs marqueurs de l'équipe étaient Saku Koivu et Oleg Petrov avec 47 points pour l'ensemble de la saison 2000-2001. L'équipe avait fini avec un ronflant total de -182. Même avec la saison difficile de l'an passé, c'était nettement mieux que ça. Et cette équipe a quand même fini au premier rang il y a deux ans.
Il y a quatre ou cinq millions de francophones au Québec qui ne parlent pas couramment l'anglais et qui le comprennent mal. Évidemment, pour les intellos des médias électroniques à la solde du Canadien, ces cinq millions de Québécois font partie d'une race d'arriérés.
Quatre ou cinq millions? Lequel des deux? Si on arrondit la population à 7 millions, entre 4 et 5 il y a près de 15% d'écart, ce qui est une fraction non négligeable. Quelles sont vos sources pour affirmer cette valeur? Et considérant qu'une bonne partie de cette population a eu des cours d'anglais obligatoires au primaire et au secondaire, c'est troublant de penser que selon vos chiffres seuls deux québécois sur sept ont retenu de quoi.
Soixante millions de Français ne parlent pas l'anglais, 70 millions d'Allemands ne le parlent pas non plus. Sans parler des Espagnols ou des Italiens. Ou des Chinois ou des Japonais. Ils ne sont pas arriérés, ils parlent leur langue nationale. Comme des gens normaux le font. Si, en plus, on peut ajouter l'anglais, l'espagnol ou le mandarin à sa culture, c'est évidemment un atout. Mais dans les faits, une société normale parle sa langue nationale.
Encore là, d'où viennent vos chiffres sur les Français ou les Allemands? J'aimerais connaître vos sources, ne serait-ce que par curiosité intellectuelle; j'aime bien voir ce genre de données démographiques pour d'autres pays. Reste que je vois mal l'utilité de votre comparaison entre ces différents pays; la réalité de la Chine et la réalité du Québec ne sont pas les mêmes; toute comparaison me semble un peu douteuse. Ceci dit, je suis entièrement d'accord avec vous sur un point: une société normale parle sa langue nationale. Mais en quoi est-ce que regarder les joueurs impliqués dans une partie de hockey touche la langue nationale? Quel est le lien de cause à effet? Est-ce qu'un joueur va être moins bon sur la glace car il ne parle que le tchèque?
Pendant les 95 premières années de son histoire, le Canadien a respecté sa clientèle canadienne-française, comme on le disait à l'époque. Depuis quelques années, le mépris est évident. Les arriérés de Roberval, de Québec, de Rimouski ou de Rouyn-Noranda n'ont pas à comprendre leurs joueurs favoris, ils ont tout juste à acheter les gadgets qu'on leur vend le triple de leur valeur. Peter Boivin et Ray Lalonde l'ont décidé.
Encore là, la comparaison entre la réalité des années 20 et 30 et la réalité actuelle est assez difficile à faire. Les deux contextes historiques sont complètement différents. Tout le principe des médias de masse et du marketing sauvage qui vient avec n'était même pas un rêve fou il y a cinquante ans... Pour ce qui est de comprendre les joueurs favoris, malheureusement c'est de moins en moins un critère. La grande majorité des joueurs s'en tiennent maintenant à une ligne de parti bien gentille et bien droite. Qu'ils le disent en français, en anglais ou en bantou, ils vont tous dire la même chose alors le principe même de l'entrevue "à chaud" devient de plus en plus désuet. Ajoutons à ça la quantité remarquable de journalistes couvrant un match du Canadien et on peut être assurée que dans la demi-heure suivant une entrevue elle est traduite partout sur le web.
J'espère que les frères Molson savent lire et compter. Ils vont lire les noms de Lapierre, Latendresse et Laraque et ils vont compter jusqu'à trois. Ils sauront qu'eux, les fils d'une grande famille québécoise, sont les propriétaires d'une équipe ordinaire qui ne compte plus que deux grenouilles et demie, puisque le gros Georges ne jouera qu'une quarantaine de matchs.
Équipe ordinaire, ça reste à prouver. Vous conviendrez que l'alignement a été passablement modifié cet été. Personnellement, j'attendrais au moins de voir quelques parties avant de juger de la valeur de l'équipe sur la glace. La vraie question, celle qu'aucun journaliste sportif n'est capable de poser, c'est "Est-ce que cette équipe va en être une?". C'est ça qui compte le plus mais curieusement, seul Pierre Foglia semble être capable de la poser. L'histoire est pleine d'exemples d'équipes qui n'étaient pas les plus talentueuses mais qui ont gagné car elles formaient justement une Équipe avec un grand É.
J'ai passé l'été à parcourir le Québec des arriérés. Je suis allé en Abitibi, je suis allé au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Dans l'Outaouais. À Québec. Je peux rassurer les frères Molson, les Québécois aiment toujours leurs Canadiens. Mais ils ont de la peine, certains sont en colère et surtout, ils ne comprennent pas. À quoi rime cette éradication des francophones de leur équipe? Pourquoi tenter de les faire disparaître? Pourquoi avoir tant négligé de labourer et de sarcler le terreau du Québec pour y dénicher les jeunes joueurs qui auraient pu constituer la relève?
Éradication? Le mot est fort. Un peu plus et on parle de génocide. Ça sera probablement dans un mois j'imagine. Des francophones qui ont quitté cet été, seul Tanguay s'est trouvé un emploi. Dandenault est seulement à l'essai, alors que Bouillon, Brisebois et Denis sont toujours en attente d'un appel. J'ose poser une question délicate: "coudonc, nos francophones ont eu de belles carrières mais peut-être qu'ils ne sont plus à la hauteur?". J'ai toujours adoré Francis Bouillon, il a le coeur gros comme le Centre Bell, mais son style de jeu l'a usé... Jouer de façon physique sans jamais avoir peur comme il le fait à sa grosseur, ça fait des ravages sur un corps. Donc, pour une raison ou pour une autre, ils ont quitté. Maintenant, qui étaient les francophones de talent disponibles cet été pour les remplacer? Quels francophones disponibles valaient Gomez, Gionta, Camalleri?
Pourquoi ce comportement abominable envers les entraîneurs francophones qu'on a littéralement bannis des postes à Hamilton et avec le Canadien? Comme par hasard, c'est depuis que l'équipe a été mise en vente que Bob Gainey a redécouvert quelques grenouilles pour son organisation. Maudit gros hasard!
Depuis l'arrivée de Gillett, à l'exception du bref intermède Bob Gainey, les entraîneurs du CH ont été Alain Vigneault, Michel Therrien, Claude Julien, Guy Carbonneau et Jacques Martin. Et l'entraîneur du club école est Guy Boucher. Je crois que tous ces gens seront amèrement déçus d'apprendre qu'ils ne sont pas des francophones.
Les frères Molson ne sont pas obligés de se tourner vers les Québécois pour des raisons politiques. Ni pour des raisons culturelles. Mais ils doivent savoir profiter de la situation unique de Montréal et du Québec en Amérique du Nord pour redonner une grande équipe aux fans. Seuls le Québec et Montréal permettent de bâtir une équipe en se servant du lien privilégié entre des fans et des joueurs faisant partie de la même nation. Ça n'existe nulle part ailleurs. Il n'existe pas une nation suédoise dans la région de Detroit ni une nation cubaine à Sunrise. Alors que la clientèle du Canadien est francophone, que l'histoire de l'équipe est fondée sur ce lien sacré et que le passé de l'organisation a fourni la preuve que le Canadien gagnait davantage quand les dirigeants de l'équipe savaient utiliser cette synergie puissante entre la majorité francophone et ses joueurs.
Cette situation n'est pas unique à Montréal. L'exemple le plus facile est Toronto; ne sous-estimez pas l'amour et la passion du R.O.C pour les Leafs. Il n'y a pas de nation suédoise à Détroit, mais il existe certainement une nation et une culture canadienne en Ontario. Des canadian boys qui vivent pour les Leafs, ça existe en grande quantité.
Certes, dans le passé, les dynasties francophones ont été payantes en termes de succès pour l'équipe. Mais ces dernières dynasties francophones datent des années 70, avant l'arrivée massive des européens. C'était aussi avant l'arrivée massive des médias qui épient les joueurs à la moindre occasion (on se souviendra du tristement célèbre flash dans la chambre d'hôpital de Saku Koivu ou des journalistes embusqués devant la maison de José Théodore) qui peuvent refroidir les ardeurs de joueurs à la personnalité plus discrète désirant vivre leur vie personnelle loin des yeux du public.
De toute façon, les contribuables de cette société viennent de prêter une centaine de millions aux trois frères. On pourrait au moins leur faire la politesse d'observer la vieille règle de Sam Pollock et de Serge Savard. À talent égal, on prend un francophone. Et en corollaire, on s'arrange pour ne pas échapper un seul bon franco au repêchage. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas des erreurs de parcours mais au moins, il y aura une pensée derrière les décisions.
Serge Savard est quand même celui qui dans ses dernières années a repêché successivement en première ronde Lindsay Vallis, Turner Stevenson, Brent Bilodeau, David Wilkie, Saku Koivu, Brad Brown, Terry Ryan et Matt Higgins. Ça fait beaucoup de francophones. En fait entre le moment où les joueurs européens ont commencé à arriver en plus grand nombre et entre son congédiement, donc entre 1989 et 1996, les seuls joueurs québécois ayant eu une carrière de plus de 100 parties dans la LNH ont été Patrice Brisebois, Gilbert Dionne, Yves Sarault, Sébastien Bordeleau, José Théodore, Stéphane Robidas et Mathieu Garon. 7 joueurs en 97 choix, et on s'entend pour dire que Sarault et Bordeleau n'auront jamais été de grandes vedettes. Depuis l'arrivée de Trevor Timmins en 2002-03 (en excluant les repêchages de 2008 et 2009 puisqu'aucun de ces joueurs ne pourrait avoir joué 100 parties jusqu'à maintenant), deux joueurs québécois en 42 choix ont joué plus de 100 parties: Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse. Je ne compte pas Mark Streit qui parle un excellent français mais qui n'est pas québécois. Le pourcentage est un peu plus faible, mais par contre plusieurs de ces choix sont encore d'âge junior et pourront percer l'alignement d'ici quelques années à Montréal ou ailleurs. Je pense par exemple à Mathieu Carle ou Olivier Fortier. Avec le temps, j'ai l'impression que le pourcentage de joueurs québécois ayant une carrière dépassant les quelques parties dans la LNH sera très similaire entre les deux administrations.
Et cette pensée viendra contrer les tentatives de Bob Gainey d'expatrier tous les joueurs francophones des Glorieux. Sans doute pour avoir moins de problèmes avec les médias.
Donc en enlevant les joueurs francophones on diminue la pression médiatique? Votre article est la preuve du contraire.
Dans quelques semaines, Robert Sirois, l'ancien joueur des Capitals de Washington, devenu un brillant homme d'affaires, va publier une bombe. Sirois a consacré des milliers d'heures à un travail de moine. Il a répertorié toutes les statistiques, à toutes les positions, de tous les joueurs francophones dans la Ligue nationale depuis 1970. Et les conclusions qu'on peut tirer de ces montagnes de chiffres glacent le dos.
La discrimination est absolue envers les grenouilles. Le pire, c'est que cette discrimination commence dès le midget AAA. Et que depuis quelques années, le Canadien a bêtement tourné le dos aux Québécois.
N'ayant pas vu les chiffres, je ne peux commenter. Mais comme pour vous 4 ou 5 millions c'est la même chose, je prends vos affirmations avec une certaine réserve.
Allez vérifier. Combien de joueurs francophones Bob Gainey a-t-il repêchés pendant toutes ses années à Dallas? Un autre hasard, évidemment.
Après un survol rapide, j'en voix deux. Notons que depuis son départ en 2002, les Stars n'en ont repêché aucun. Mais de toute façon, selon votre argumentation, ce n'est qu'à Montréal où il y a un lien culturel privilégié qui exige le repêchage de joueurs francophones qui vont avoir une appartenance spéciale à leur équipe, alors qu'est-ce que Dallas a à voir là-dedans?
Et puis-je vous rappeler que Robert «Bob» Sirois n'est ni un politicien ni un méchant séparatiste. Il est juste un homme intelligent qui s'est passionné pour une situation qui lui semblait anormale.
Un peu comme moi. Je ne suis pas un politicien (mais je suis un peu méchant) mais je pense être intelligent et je trouve une situation anormale: vos articles emplis d'une mauvaise foi remarquable alors j'agis en écrivant ce long texte.
Que les trois frères Molson n'achètent pas le livre de Sirois, qu'ils gardent leurs dollars pour embaucher un dépisteur à temps plein pour le Québec, je vais me charger personnellement de le leur faire parvenir.
Je peux en avoir un aussi? En tant que colon-intello-indigène-qui-achète-de-la-guenille-du-CH (en fait, mon budget hockey annuel est en bas de 40$, soit le prix d'un billet dans les bleus), je dois bien mériter ça pour voir la Lumière. Laissez-moi un commentaire sur le blog, je peux même aller le cherche à La Presse si ça vous arrange.
Le changement à venir au sein de l'organisation commence par la prise de conscience. Et quand ce sont les propriétaires qui sont conscients, tout le reste suit.
DANS LE CALEPIN - Ne venez pas me dire que le Canadien peut bien aligner 20 Chinois «pourvu qu'on gââââgne». Le hic, c'est que justement, les 18 Chinois en place ne gagnent pas. Les vrais héros de cette organisation sont Boivin et Lalonde, ceux qui vendent la guenille aux passionnés.
Avant de prétendre que les chinois en place ne gagnent pas, il faudrait attendre que la saison commence, non? L'équipe est complètement différente de l'an passé... c'est d'ailleurs là la source de votre article, elle a tellement changé qu'il n'y a plus assez de francophones à votre goût!
2009-09-06
Pour ceux qui aiment la littérature qui n'a aucun sens
Le nouvel épisode de Jack Hell (Nukes en stock, chapitre 1) est sorti!
2009-09-02
Célébrons l'anniversaire des mauvais jeux de mots
Vive RDS, 20 ans de mauvais gags!
À propos de la victoire du lanceur Brad Penny des Giants
Seigneur...
À propos de la victoire du lanceur Brad Penny des Giants
Le nouveau Penny n'a rien d'un sou noir
Seigneur...
2009-09-01
20 ans de RDS
J'écoutais ce soir le spécial 20 ans de RDS / Sports 30. Malgré le nombre de fois où je m'amuse à sortir leurs niaiseries de site web et malgré le fait que je trouve qu'ils en beurrent beaucoup trop épais sur le hockey, je trouve ce poste plutôt sympathique.
D'ailleurs l'émission spéciale était quand même agréable, ça ne se prenait pas trop au sérieux.
Par contre j'ai décroché un peu à la fin... ils parlaient des grands moments du hockey à RDS.
Un de ceux-ci était le dernier match de Patrick Roy à Montréal. Un autre, la Coupe Stanley de 93.
Euh... ok... sauf que dans ces deux extraits, on entendait clairement la voix de Claude Quenneville. C'était pas à RDS, c'était à Radio-Canada. D'ailleurs, on voyait même le petit logo en bas à droite dans les images...
D'ailleurs l'émission spéciale était quand même agréable, ça ne se prenait pas trop au sérieux.
Par contre j'ai décroché un peu à la fin... ils parlaient des grands moments du hockey à RDS.
Un de ceux-ci était le dernier match de Patrick Roy à Montréal. Un autre, la Coupe Stanley de 93.
Euh... ok... sauf que dans ces deux extraits, on entendait clairement la voix de Claude Quenneville. C'était pas à RDS, c'était à Radio-Canada. D'ailleurs, on voyait même le petit logo en bas à droite dans les images...
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