2012-02-08

Boeuf, boeuf, boeuf, du bon boeuf...

C'est sur cet air (plus ou moins) connu d'une vieille toune de Bovril (enfin, je pense, à moins que c'était Métro?) que je vais donner mon opinion sur l'affaire Contador. Le verdict est tombé cette semaine, coupable.

Bref rappel de l'affaire. En septembre suivant la fin du Tour de France 2010, Contador tient une conférence de presse. Il annonce que des traces de clenbuterol ont été trouvées dans son test antidopage, c'est un produit interdit par l'AMA (agence mondiale antidopage), il est dans le trouble.

Sa défense? La quantité trouvée est si marginale qu'elle n'a pas pu avoir un effet. Se doper pour une si faible dose ne donnerait rien. Le clenbuterol viendrait plutôt d'une pièce de boeuf qu'il a mangé la veille du contrôle et la viande aurait été contaminée (dans certains pays le clenbuterol est utilisé comme hormone de croissance pour les bovins, même si c'est illégal).

Fast forward en février 2011, la Fédération Espagnole de Cyclisme (note personnelle: j'ai très peu d'estime pour elle) accepte la version de Contador, et l'autorise à reprendre la compétition (ce qui grosso modo fait 6 mois de suspension entre août et février), mais il n'aurait probablement pas couru anyway).

En mars 2011, l'AMA et l'UCI (union cycliste internationale) disent "wo, minute. c'est quoi cette décision là, fédération espagnole?" et portent la cause en appel au TAS (tribunal arbitral du sport) qui promettent une décision avant le début juillet. Pendant ce temps, Contador continue de courir, il gagne le Giro et finit 5ème du Tour de France. Évidement, le délai n'est pas respecté, et après une première promesse pour janvier 2012, le verdict tombe finalement le 6 février.

L'appel de l'UCI et de l'AMA est accepté, et Contador sera suspendu deux ans. Sanction rétroactive, il perd son Tour 2010 (Andy Schleck le gagne), et ses résultats de 2011 (Scarponi, un ex-dopé, gagne le Giro). Il devient éligible... en août 2012.

Ouf.

Mon avis?

Est-ce qu'il est coupable?

Je ne sais pas. Je trouve sa défense du boeuf pas mal fafelue, mais c'est vrai que la trace trouvée était marginale. Ceci dit, aucune contamination de viande au Clenbuterol n'a eu lieu en Espagne depuis belle lurette, ce qui est prouvé et attesté par de nombreuses études sanitaires. Selon le jugement détaillé de la décision, on apprend aussi que pour détecter une quantité de clenbuterol présente comme chez Contador, il aurait fallu que le boeuf en question soit shooté avec une dose significative de clenbuterol tout juste avant d'être abattu, ce qui a peu de sens (c'est une hormone de croissance, pourquoi la donner avant de tuer l'animal?).

Anyway tant qu'à moi la règle est claire: il y a présence d'un produit interdit, il n'y a pas d'explication prouvant hors de tout doute que c'est accidentel, donc il y a culpabilité.

Chose certaine, attendre tout ce temps pour arriver à une décision, ça devient un peu ridicule. Non pas un mais bien deux grands tours voient leur gagnant tomber. Faudra vraiment que l'UCI, l'AMA et le TAS s'améliorent là-dessus...

2 commentaires:

MagnificentSimon a dit...

Quantité marginale de Clenbutérol retrouvée si ça lui chante, le problème, c'est que ça en prend une quantité marginale pour faire effet.

Quand la dose normale est de 50 microgrammes, c'est pas très long à s'en débarasser.

Et quand on sait que Contador a été controllé positif à plusieurs reprises (enfin, 2 si ma mémoire est bonne) durant le TDF 2010, selon moi les doutes de dopages sont très fondés et c'est pas un steak qui aurait fait la différence.

AB a dit...

Ouain toute une excuse, pas impossible mais bon...

Quand à la toune, pour l'avoir shootée dans des communiqués des PubliSacs, c'était aux environ de 1983, Steinberg.