2012-03-19

La grève étudiante

En partant, grève étudiante au Québec, ce n'est pas nouveau. Ça revient à intervalles périodiques, je pense que c'est quasiment un rite initiatique maintenant... tout étudiant passant au cégep fera au moins une grève.

Je garde de beaux souvenirs de mes quelques jours de grève (quoique je regarde l'année où ça a eu lieu et je me sens soudainement très vieux) au cégep Ahuntsic. Je ne me souviens plus trop de la raison (probablement la hausse des frais, comme quoi plus ça change... chose certaine à la grandeur du Québec celle-là avait été assez importante), mais je me souviens encore pas mal du déroulement. Assemblée générale où la clique de l'asso étudiante donne un merveilleux exemple de démocratie étudiante (ie: toutes les opinions opposées à la grève sont impitoyablement huées et les opposants traités comme des parias). Vote où la grève passe facilement. Il me semble que c'était un mercredi.

Le jeudi, pratiquement personne ne manifeste devant le cégep à part la clique de l'asso étudiante (j'insiste sur le 'clique'; en dehors des histoires de grève, on ne les a jamais vus) qui est toute surprise de voir si peu de monde. Le vendredi, l'asso manifeste sa déception et il y a re-vote, encore la grève, mais avec un taux nettement plus faible. Évidemment pendant la fin de semaine, encore moins des manifestants, même pas 30 si ma mémoire est bonne. Re-re-vote le lundi, et hop, plus de grève, retour en classe le mardi. M'enfin, ça ressemble à ça... ça fait quand même longtemps, mais ça revenait à 3-4 jours en tout. Un des plus gros cégeps au Québec a été celui qui a le moins fait de grève.

C'est vrai, faut pas oublier non plus le jour supplémentaire de grève qui a été voté (tout près des examens, tiens donc) alors que tout le reste du Québec était revenu de grève par solidarité envers les étudiants de l'U de M (je pense) qui avaient été solidaires envers nous. Je n'invente rien...

Bref, le cégep Ahuntsic s'était voté une couple de jours de vacances, puis une journée d'étude.

Fast-forward (un peu trop long à mon goût... je suis vieux!) en 2012. Faut avouer que cette grève en est une belle grosse comme on en a pas eu depuis longtemps. Et je ne sais pas trop quoi en penser.

À priori, je suis plutôt pour une hausse. Attention, j'ai dit 'une' hausse, pas 'cette' hausse. Nuance importante! Le coût de la vie monte, malheureusement le coût de l'éducation devrait monter aussi. La gratuité est utopique, le Québec n'a pas les revenus pour soutenir ça. L'argument d'équité inter-génération ne tient pas, car déjà en ce moment il n'y a pas d'équité avec les générations précédentes. Par contre est-ce que la hausse proposée par le gouvernement est la bonne? Ça c'est LA question, et je ne sais pas trop quoi y répondre, pas assez renseigné sur le sujet.

J'ai le feeling qu'elle est trop élevée... ce qui reviendrait à une stratégie de négociations vieille comme le monde, c'est à dire demander plus cher en partant tout en sachant qu'on va s'entendre sur moins cher. Je pense que c'est ce qui va finir par arriver.

Ceci dit, je déplore les actes de brutalité (de part et d'autre), je déplore aussi certains médias qui tentent de faire passer les étudiants comme de riches sans-coeurs qui voyagent dans le sud avec leur iPhone, je déplore certains leaders étudiants qui tentent de faire croire qu'ils sont tous affamés et sans le sou... disons que de part et d'autre, l'argumentation vole généralement très bas.

1 commentaire:

AB a dit...

Question d'être réaliste je suis pour une augmentation oui mais sûrement pas celle là qui semble un peu raide (et je suis contre cette idée fixe de vouloir rattraper la moyenne canadienne, avec notre fardeau fiscal on peut bien avoir quelques privililèges et être originaux. De combien on devrait augmenter? ouf pour répondre à cette question là c'est une thèse de doctorat.

en 1996 on a eu... 3 semaines et 5 assemblées générales (je me souviens de la dernière qui était un jeudi pratiquement en même temps que la ministre de l'éducation de l'époque qu'on ne nommera pas avait annoncé qu'ils y renonçaient, première proposition: retour en classe le lundi suivant suivi d'un amendement pour retour en classe le vendredi matin. Raison: là c'était flagrant qu'on se donnait le vendredi de congé