Eh bien voilà... le Tour 2006 est fini. D'abord marqué par l'opération Puerto qui a enlevé d'un coup Basso, Ullrich, Mancebo et indirectement Vinokourov, on ne s'avait pas trop à quoi s'attendre.
Plusieurs l'ont surnommé le Tour de l'Anarchie. Ce n'est pas faux... une course éclatée, complètement imprévisible qui s'est finalement jouée la veille de l'arrivée à Paris par 57 secondes.
Bon, j'ai déjà mon sac en papier sur la tête pour avoir parlé de Leipheimer et surtout d'Hincapie au général. Pour Leipheimer, il a été malade la veille du CLM, ce qui l'a enlevé du portrait. Ensuite en montagne il a été au-dessus de la moyenne, mais pas au niveau des meilleurs. Quand à Hincapie, ben le pauvre, il a montré que sa victoire en haute montagne l'an passé était un coup de chance.
N'empêche que le vainqueur Landis (ouf, au moins une prédiction qui se tenait) a lui aussi eu l'aide de dame chance. Dans les Pyrénées, tout allait bien. Mais dans les étapes de transition entre Pyrénées et Alpes, il a laissé un gars talentueux comme Pereiro revenir d'un écart d'une demi-heure au classement! Je veux bien croire qu'il ne voulait pas trop défendre le jaune à ce stade, mais une demi-heure... erreur selon moi.
Et ça a failli coûter cher dans les Alpes. Première étape vers l'Alpe d'Huez (sympathique victoire de Shleck d'ailleurs), Landis prend un peu de temps à Pereiro, assez pour lui reprendre le jaune. Mais le lendemain... paf, la catastrophe. Dans cette étape reine vers la Touissuire, Landis craque. Après une belle attaque de Sastre, il n'est pas en mesure de répondre. Pire encore, il reste collé à la route. Il perdra 10 minutes en quelques kilomètres... Pereiro reprend le jaune, et tout le monde pense que c'est fini pour Landis.
Mais le lendemain, il nous a sorti une performance épique, une des plus grandes étapes de l'histoire du Tour et certainement l'échappée la plus extraordinaire que j'ai pu voir. Il a attaqué dès le premier col... a repris les coureurs en avant comme s'ils étaient arrêtés... et il a fini seul devant, en reprenant tout le temps perdu la veille! Qu'il soit à l'eau claire ou aux petites pilules, c'est un exploit prodigieux. Avec ça, il revenait à une trentaine de secondes de Pereiro... secondes qu'il a repris hier dans le CLM, s'assurant de la victoire finale.
On notera de ce tour la belle deuxième place (complètement inattendue) de Pereiro, un Klöden qui s'impose comme à chaque année où il négocie un contrat, et de belles performances de Shleck, Rasmussen et des français (l'équipe AG2R surtout) en général.
Moment sympathique, la première victoire d'étape pour l'équipe Bouygues Télécom (grâce à Pierrick Fédrigo ou Cyrano de Fédrigo, quel nez il a!). J'aime beaucoup cette petite équipe française. Aucune vedette, juste des gars travaillants qui tentent de se jeter dans la moindre échappée même si ça ne marche pratiquement jamais.
On retiendra aussi la nette domination de McEwen dans les sprints (sauf aujourd'hui où il s'est fait démolir par Hushovd), la belle bataille pour le meilleur jeune (Cunego), l'opportunisme des coureurs français et le doublé de Gonchar dans les deux CLM. On retiendra le nombre de maillots jaunes différents (7: Hushovd, Hincapie, Boonen, Gonchar, Landis, Pereiro, Dessel) et le nombre de changements de porteur de ce maillot (10: Hushovd, Landis et Pereiro l'ayant porté dans deux séquences non consécutives).
On ne retiendra pas mes prédictions. Bon pour le jaune j'avais Landis, fiou. Pour le vert, Boonen n'a pas été capable d'en gagner une, mais McEwen était mon deuxième choix, alors ça passe encore. Pour le maillot à pois, bon on oublie ça, je pensais que Moreau nous sortirait une échappée fleuve en montagne, mais c'est vrai qu'il a dû défendre le maillot jaune de Dessel aussi. Valverde aurait pu gagner le meilleur jeune mais il a abandonné sur fracture de la clavicule. Popovych, on en parle pas et je n'avais jamais vu venir Cunego aussi fort. Mais ma pire prédiction était de dire de surveiller Discovery Channel qui ont été la grosse déception du Tour.
Pour finir, félicitations à Louis Bertrand, Richard Garneau et Bernard Vallet au Canal Évasion qui ont fait un travail exemplaire encore une fois. J'ai l'impression que Vallet prend un peu plus d'assurance dans son rôle d'analyste télé, il me semble qu'il sort plus de détails intéressants qu'avant, même s'il continue de répéter chaque phrase deux fois quand il est excité. Louis Bertrand est égal à lui-même, c'est à dire excellent avec quelques traces d'humour pince-sans-rire que j'aime bien. Et Richard Garneau, c'est un classique. En plus, ils ont limité un irritant majeur, c'est à dire répondre aux mêmes questions aux deux jours. En tout cas la qualité du reportage à Canal Évasion s'améliore d'année en année. Ne leur reste plus qu'à flusher Lio Kiffer qui est insupportable.
PS: S'ils pouvaient flusher le gars de l'annonce CAA Québec, ça m'arrangerait aussi.
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