2010-11-25

Yéééé notre ami Réjean a sorti un nouveau classique!

Article du jour jumelé à un excellent article de Mathias Brunet sur la place des femmes dans les médias sportifs québécois, surtout au hockey. D'ailleurs c'est drôle de lire les deux articles (MB et RT) un après l'autre... on voit la différence de qualité.

Mon point de vue? Je veux des analystes intéressants et surtout, compétents. Qui ne vont pas répéter les mêmes platitudes que les autres, qui vont aller au-delà des questions faciles.

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À l'époque, la présence de Marcelle Saint-Cyr et de Liza Hébert dans le vestiaire des joueurs au match des Étoiles disputé à Montréal avait fait sensation. C'était la grosse nouvelle de la semaine.

Liza allait rejoindre Robin Herman du New York Times dans le sanctuaire de la testostérone. C'était une victoire énorme pour LA femme.

>> Grosse victoire en effet, je suis d'accord

C'était en 1976 et, depuis, la situation ne s'est pas améliorée.

>> Au hockey, plutôt d'accord. Dans d'autres sports, moins d'accord. Mais pour le fun, qui étaient les journalistes de hockey en 76: Tremblay, Pedneault, Raymond... ils sont tous encore là maintenant (et curieusement, les trois ont le même profil: polémistes cheaps spécialistes du "dans mon temps")

Depuis, Liza Hébert est devenue dans la vraie vie Liza Frulla et, au passage dans la fiction, Linda Hébert. Mais Liza avait ouvert une grande porte.

>> Belle plogue de Lance et Compte, quoi, une semaine avant que le film sorte au cinéma?

Trente-cinq ans plus tard, il y a combien de femmes travaillant sérieusement aux matchs du Canadien? Rien dans les journaux (depuis le départ de Stéphanie Morin à la section Voyages), personne à la radio et le néant total à la télévision une fois qu'on a réussi à caser Chantal Machabée le samedi soir. Et pourtant, Dieu sait que Chantal est compétente. Une vraie de vraie qu'on a tassée pour faire encore plus de place à Joël Moi Moi Bouchard.

>> HAHAHA! C'est le comble! Réjean Tremblay qui traite quelqu'un de "moi moi moi". Comme on dit, "it takes a thief to catch a thief".

Je connais plusieurs confrères qui lèvent le nez sur les compétences de Marie-Claude Savard à TVA. Mais je sais que c'est une journaliste passionnée qui est confinée à du travail de chroniqueuse cute parce que TVA n'a pas encore de propriétés sportives dignes de ce nom. À Radio-Canada, soyons honnêtes, les femmes qui travaillent à la couverture du hockey et du Canadien se contentent de faire des «jobines». Y a personne là-dedans pour brasser un peu la cabane et y aller de reportages bien sentis.

>> Passionnée? Possiblement. Mais sa job, c'est chroniqueuse. Mettons que lui donner un Métrostar comme analyste sportif de l'année, c'est un peu exagéré. Pour les reportages bien sentis, honnêtement même chez les journalistes masculins il n'y en a pratiquement pas... pour brasser la cabane, je cherche l'utilité. Pas qu'il faut être toujours positif et faire la majorette... mais quand on veut juste trouver la tite bébitte, on devient un polémiste cheap. Combien de "journalistes" pleuraient quand le CH a signé Halpern? Combien se sont excusés pour dire que finalement, c'était pas une mauvaise signature du tout?


Encore là, Radio-Canada n'a pas de propriétés de hockey et ça limite évidemment la visibilité des journalistes.

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Donc, on revient à CKAC et à RDS. Dans les deux cas, on se retrouve avec des clubs d'amis de la Flanelle et d'amis des amis de la Flanelle.

>> Faudrait bien parler du copinage des journalistes entre eux aussi. Ça pue la complaisance!

Les vrais journalistes sont rarissimes et ce sont des «joueurnalistes» qui sévissent sur les ondes. Comme on veut avant tout offrir aux fans et aux fefans des points de vue d'anciens ou d'amis des anciens joueurs, c'est évidemment difficile de trouver une femme qui a joué avec les amis.

>> 9 paragraphes avant de placer votre "fefan" habituel. Combien avant "Organisation" ? Mais c'est vrai que des joueurnalistes, il y en a beaucoup trop. Ça fait plus de deux ans que je le dis.

De toute façon, je présume que la majorité des 700 000 amateurs qui suivent des matchs du Canadien à RDS ne veulent pas qu'on leur donne de l'information. Ce qu'ils veulent, c'est qu'on leur serve des fans encore plus proches de l'organisation qu'ils ne peuvent l'être. C'est pour ça que Joël Bouchard donne des discours de minicoach en parlant de «on doit sortir fort, il faut que les gars se donnent, nos gars ne doivent pas lâcher». Aucune retenue, aucune pudeur, une partisanerie dégoulinante. C'est correct, c'est ce que le monde veut. Et vous le savez, vox populi, vox Dei.

>> Monsieur Tremblay, ça vous dirait de descendre de votre belle tour d'ivoire? J'écoute la plupart des parties du CH quand ça m'adonne. Pas nécessairement arrêté attentivement devant la télé, mais quand même. J'ai plusieurs amis qui font de même. Et savez-vous, je n'en reconnais pas un dans le moule que vous décrivez. Hier à l'entracte, Joel Bouchard a illusté un exemple de positionnement défensif. Avec mon coup de patin inexistant, je n'ai jamais joué au hockey... mais en voyant ce qu'il a illustré, j'ai tout de suite compris ce qu'il voulait dire. En une intervention de 10 secondes, j'ai appris plus qu'avec toutes vos polémiques cheaps des dernières années et vos résumés de sorties en moto avec Marcel Aubut.

Soit dit en passant, Joël Bouchard s'exprime bien et connaît ses systèmes de jeu. Mais parfois, il gagnerait à s'adresser à ses camarades plutôt que de toujours parler à la caméra. Les prédicateurs ont le don de taper sur les nerfs. L'autre jour, il a tourné le dos à Guy Carbonneau pour épiloguer sur une remarque de Carbo, ça faisait cheapo. Et quand il est avec Marc Denis, il ne donne pas toujours la chance à Denis de faire valoir son argument.

>> Coudonc, il vous a fait quoi Bouchard? Beau règlement de comptes! Ah, c'est vrai que sa montée en importance à RDS a tassé votre vieux chum Pednault, ce cher scab écrivant une chronique dans le Journal de Montréal...

Autrement dit, un Claude Mailhot, c'est assez.

Par contre, je comprends très bien RDS de se tourner vers des valeurs sûres. Les propriétaires de la station et du Canadien sont les mêmes. En embauchant des fans, on s'assure de ne pas avoir de problèmes avec les vrais patrons. Comme les gens semblent être satisfaits de ce qu'on leur donne, pourquoi se compliquer la vie? Pourquoi inviter France St-Louis ou une autre de ces fabuleuses joueuses qui connaissent tous les rouages du hockey mieux que certains coachs de la Ligue nationale? Les amis des amis font très bien l'affaire.

>> Les gens sont satisfaits? Sortez un peu monsieur Tremblay, tout le monde se plaint de la médiocrité de la clique journalistique (et vous en faites partie)! Si les cotes d'écoute sont bonnes, c'est simplement une question de monopole.

Honnêtement je ne connais pas France St-Louis assez pour juger de ses communiqués. J'ai par contre de douloureux souvenirs de l'expérience Sauvageau: une personne qui aimait son sport, qui avait de bonnes connaissances mais qui avait surtout une absence totale de talent de communicatrice. Aucun entrain, aucune chaleur... le pendant féminin de Jacques Martin. Un bon coach, mais pas quelqu'un à qui confier un segment télé.

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Et quand on offre un job à une fille, il faut que ce soit une vulgaire platitude promotionnelle commandée de Bell à Bell en passant par Bell. C'est Anne-Marie Withenshaw qui va animer le Occupation double du Canadien.

>> J'avoue que ça va être une très belle infopub que je me ferai plaisir de ne pas écouter. Parce que contrairement à ce que vous pensez monsieur Tremblay, une très bonne partie des gens qui écoutent le hockey à RDS ont du jugement.

Je me demande comment, après avoir participé à cette grande émission promotionnelle, Mme Withenshaw va oser critiquer la télévision des autres à ARTV avec Marc Cassivi et... Liza Frulla.

La boucle est bouclée...

>> Venant d'un journaliste spécialisé dans l'autopromotion, c'est vraiment savoureux comme phrase.

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