2011-12-08

Destruction d'un mythe

Encore récemment, j'ai vu dans un commentaire sur les internets (comme dirait l'autre) quelqu'un disant que le CH avait construit sa dynastie des années 70 avec la fameuse règle que je vais surnommer "Exclusivité du CH sur les joueurs québécois".

La vérité?

Oui, cette règle a existé. Ce n'était pas une exclusivité sur tous les joueurs québécois par contre, et au bout du compte, ça n'a pas donné grand chose.

Voici ma traduction et simplification d'un article fort intéressant trouvé ici

Il y a très longtemps jadis, dans les années 30, l'économie allait au diable. Ça vous dit de quoi? Plusieurs franchises allaient mal financièrement, y compris le CH (ça au moins, ça a changé) qui était pas mal au bord de la banqueroute.

Parenthèse historique: à ce moment, il n'y avait pas de repêchage. Premier arrivé, premier servi. Il fallait juste signer un C-Form (formulaire de confirmation) à un ado, et le joueur était à vous. Exemple: Bobby Orr a signé un C-Form à 11 ans!

Ainsi donc, le CH allait mal. Pour aider, la ligue a donné au CH l'exclusivité sur les deux premiers québécois n'ayant pas signé un C-Form. Et le CH l'a fait. De 1936 à 1943, il a signé 14 joueurs québécois comme ça. Sauf que... le moindrement qu'un joueur était bon, il avait déjà signé un C-Form et n'était pas disponible. Pas super pratique. Donc ces 14 joueurs n'ont même pas joué. En fait ce qui a sauvé le CH, c'est un échange pour aller chercher Toe Blake, la découverte d'un kid de la Saskatchewan nommé Elmer Lach et surtout, l'éclosion d'un certain Joseph Henri Maurice Richard, alias le Rocket. Un joueur que le DG de l'époque avait d'ailleurs offert sans succès à toutes les équipes de la ligue. Qui est le plus épais, celui qui l'offre ou ceux qui disent non?

Fast-forward au début des années 60. En plus d'être l'époque du début des Beatles, c'est le moment où les premiers enfants du baby-boom arrivent proche de l'âge où ils deviennent recrutables. La ligue réalise qu'il y a un truck de jeunes qui s'en viennent, et que les C-Form ne suffiront pas. D'où l'idée de mettre le repêchage, pas mal tel qu'un le connait... ou presque. Le repêchage vise uniquement les joueurs n'ayant pas signé de C-Form. Mais les responsables du temps pour le CH ont réussi à garder la règle des deux premiers québécois. Ils ont signé qui?

De 1963 à 1967, pas un maudit gars.

En 1968, Michel Plasse, un gardien.

Et finalement, en 1969, la dernière année où la règle a tenu, ils ont repêché Réjean Houle et Marc Tardif. De bons joueurs, certes, mais certainement pas les Cournoyer, Shutt, Lafleur, Lemaire, etc... qui ont été les bases de la dynastie des années 70.

Bref, oui, la règle a existé. Mais non, elle n'explique pas les succès du CH.

Maintenant, peut-on inventer le G-Form pour que le dernier qui le signe se retrouve pris avec Scott Gomez?

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