2005-11-21

Sachez vous-tu écrire le français?

Nouvelle rapportée par Radio-Canada aujourd'hui: de 40 à 79% des futurs enseignants ont échoué le test de français du ministère. On parle ici d'universitaires. C'est un recul de 5% par rapport à l'an passé.

Les lacunes principales seraient:

  • l'accord des noms communs au féminin;
  • la règle du pluriel de certains noms, comme « hiboux, choux, genoux, bijoux, joujoux et poux »;
  • la ponctuation;
  • les modes et temps des verbes;
  • l'emploi pertinent des auxiliaires « avoir » et « être ».

  • À qui la faute? À nos propres professeurs qui nous ont mal encadré? Aux bureaucrates qui adorent faire des réformes de l'enseignement mais qui ont oublié la base? Peut-être un peu... mais j'ajouterais à ça une autre raison: une paresse fondamentale au niveau de l'écriture. Une trop grande proportion des jeunes québécois ne se force plus à bien écrire; ils le font sans réfléchir en se disant "boaf, c'est pas grave, le monde comprend pareil". Oui c'est grave! Arrêtez de vivre à la mode des SMS et prenez le temps d'écrire comme du monde... et là je ne parle pas de concepts aussi avancés que le choix du vocabulaire ou la structure d'un texte... Non, juste la bonne vieille orthographe, la grammaire et la syntaxe. Oublions les concepts bureaucratiques de connaissances transversales et autres aberrations du genre, et apprenons au monde à écrire!

    4 commentaires:

    AB a dit...

    Bon premièrement, je n'ai pas vu de quoi a l'air ce fameux test de français donc incapable de me prononcer à savoir si le taux d'échecs est normal ou trop élevé.

    Étant moi même enseignant, je ne peux passer sous silence ce fait. La paresse, je prends ça avec un grain de sel. Pourquoi être sans coeur à un examen final de BACC? Et quand c'est du sérieux, je reçois des travaux dans un français impeccable (depuis quelques années, ils sont plus consciencieux. Consiencieux dis-je car je ne peux dire s'ils sont meilleurs.
    Et ça fait depuis des années que je dénonce le fait qu'on passe bien trop rapidement au français littéraire qui prend toute la place dès secondaire 1.

    Malgré tout, je suis moi aussi en guerre contre le "ado clavardage" et si ça nuit à la qualité du français quand c'est du sérieux, là incapable de répondre, j'ai pas fait d'étude sérieuse là dessus.

    Anonyme a dit...

    Mine de rien, cher promoteur de l'application d'une parfaite orthographe et d'une parfaite grammaire, j'ai trouvé 2 fautes de grammaire dans votre texte :

    « Une trop grande proportion des jeunes québécois ne se force plus à bien écrire; »

    > jeunes Québécois

    « À qui la faute? À nos propres professeurs qui nous ont mal encadré? »

    > encadrés

    Et vlan! :)

    M a dit...

    Monsieur Anonymous - enfin, pas si anonymous que ça Bruno :-) vous n'avez pas compris l'essence de mon texte si vous croyez que je ne fais que la promotion d'une orthographe / grammaire complète et sans erreurs pour tous et que la moindre faute doit être traquée avec acharnement.

    C'est un but tout à fait noble et louable, mais je reconnais aussi que chacun a droit à l'erreur d'inattention et de distraction. Mon texte exprimait mon désarroi face au pourcentage ridiculement élevé (de l'ordre de trois sur quatre) d'étudiants qui font tellement de fautes qu'ils en échouent un examen, et que ces fautes sont sur des points élémentaires de l'écriture qui auraient dûs être maîtrisés depuis longtemps.

    La faute d'inattention existera toujours pour tous, y compris pour moi-même dans un blog écrit en écoutant la télé :-)

    Pis en plusse, j'me suis jamais revendiqué comme étant parfait, moé! :-)

    M a dit...

    Quand au barême de correction, s'il est vrai que mon article de référence n'en mentionnait rien, je trouve que c'est quand même inquiétant de voir que des erreurs sur des points élémentaires du français soient si nombreuses que 3 étudiants universitaires en enseignement sur 4 échouent le test.

    Et si un examen du Ministère n'est pas "du sérieux" pour forcer un étudiant à bien faire, je me demande ce qui peut l'être plus. Un échec à cet examen oblige l'étudiant à suivre un cours de rattrapage avec tous les inconvénients que ça implique; je crois donc que les gens se forcent pour passer malgré tout.

    Ceci dit, je suis d'accord pour dire que de passer uniquement au français "littérature" est un choix discutable... Ce volet est supposé apporter à l'étudiant plus de vocabulaire et une étude de différents styles, mais c'est vrai qu'avant de passer à ces notions avancées, il faut bien maîtriser la base et de toute évidence, ce n'est pas le cas. Le volet "littérature" est important, mais selon moi il doit être fait en parallèle avec un volet "grammaire".